En route pour l’Inde, pays mythique à la culture, l’histoire et la gastronomie si connues. Il est grand temps de découvrir par nous mêmes ce territoire dont on a tant entendu parler et qui compte près d’un cinquième de la population de notre planète. Venant du Népal, on visitera l’Uttar Pradesh (enfin une infime partie…) pour commencer avant de filer à l’ouest vers le Rajasthan pour finalement rejoindre Delhi, destination finale avant notre retour en France. Belle boucle en perspective et encore énormément de choses à voir, malgré le temps qui commence à presser de plus en plus ! Premier post : Varanasi, ville sacrée sur le Gange et Agra et son fameux Taj Mahal.
Après une nuit plutôt calme et reposante dans le bus de nuit venant de Katmandou, on débarque au petit matin à Sunauli, ville frontière entre le Népal et l’Inde. Le jour n’est pas encore levé mais la population locale s’active déjà pour transporter les différents voyageurs jusqu’au poste frontière. On prend une Jeep-taxi blindée (au moins dix dedans…) qui nous dépose devant les barrières. Une fois notre passeport estampillé par les services népalais, on traverse la ligne virtuelle à pied et on se retrouve du côté indien, avec les premières lueurs. La ville est encore bien endormie mais les services de l’immigration indiens s’occuperont de nous, à la simple lumière de deux bougies (coupure d’électricité ) dans leur mini boui-boui donnant directement sur la rue. On retrouve ensuite notre bus à quelques encablures de là pour entamer les douze heures de trajet (300km…) qui nous mèneront à Varanasi. On vous passe le racket en bonne et due forme au départ et les klaxons incessants du bus sur une route en piteux état avec des vaches partout et un code de la route inexistant. Les paysages sont magnifiques et malgré la fatigue, on garde nos yeux grand ouvert pour admirer les premières scènes du quotidien dans les campagnes du nord de l’Inde. On arrive finalement à Varanasi en début de soirée. Le trafic autour de la gare de bus est infernal mais on trouve vite un rickshaw qui nous dépose à notre guesthouse située dans le sud de la ville, au niveau d’Assi Ghat, les berges sud du Gange. Un bon dîner (bien mérité !) sur la terrasse et on file au lit. Ce trajet de 24h fut quand même épuisant.
Le lendemain, une fois les batteries bien rechargées et le ventre rempli, on part découvrir cette ville si précieuse pour la population Hindoue d’Inde (environ 80% de la population totale), à l’image de la Mecque pour les musulmans ou du Vatican pour les catholiques. En plus du Gange, fleuve sacré pour les Hindous qui s’y rendent tous les matins au moins pour leurs ablutions, la ville abrite de nombreux temples dédiés aux différents divinités (Vishnou, Shiva,…). De plus, et c’est une curiosité frappante pour nous, jeunes occidentaux (…), deux ghâts (quai ou berge sur le Gange) sont dédiés aux crémations qui se déroulent de jour comme de nuit, en plein air et aux yeux de tous. La tradition hindoue assure aux personnes mourants a Varanasi que leur âme montera au ciel (et y restera !). Ils mettent ainsi fin aux cycles des réincarnations. Bien entendu, chaque caste aura droit à plus ou moins d’attention lors de sa crémation (bois différents, plus ou moins haut sur les ghâts,…) mais les rituels sont très bien réglés et chacun à son rôle, des membres de la famille jusqu’aux personnes chargées d’entretenir le feu afin de s’assurer que le corps brûle bien entièrement. Seuls cinq catégories de personnes (jugées « pures ») échappent à la crémation et sont directement coulées dans le Gange : les nouveaux-nés (jusqu’à dix ans en fait), les femmes enceintes, les sadhus (genre d’ascètes hindous dévouant leur vie entière au culte d’une divinité), les personnes mortes d’une morsure de cobra (serpent sacré) et enfin les lépreux. La pudeur n’étant déjà pas très poussée dans ce pays à la population si nombreuse et dense, on atteint là le paroxysme avec les nombreux touristes et badauds qui assistent au rituel, de l’arrivée du corps jusqu’à la dernière braise.
On continue notre découverte de cette ville en descendant le Gange jusqu’à rejoindre les ghâts principaux, au niveau du Chowk, centre historique de la ville. Il est important de noter que les Maharajas ont construits énormément de temples majestueux sur le fleuve mais malheureusement, ceux-ci sont aujourd’hui abandonnés et, à part les singes, ils semblent vide de toute population. Dommage… Les vaches par contre sont particulièrement présentes à Varanasi et squattent les berges toute la journée ou les venelles du centre, allant jusqu’à se faire masser dans le Gange par des Indiens généreux. On découvre aussi une tradition bien ancrée chez les jeunes : le cerf-volant. Des dizaines de cerfs-volants colorent le ciel de Varanasi, allant jusqu’à improviser des « combats » dans le ciel où le plus dégourdi coupera littéralement le fil de son adversaire. Les enfants se confectionnent des petites ailes légères et rudimentaires et nombreux sont les engins qui finissent dans le Gange.
En fin de journée, on assiste au traditionnel Puja, fête quotidienne Hindoue célébrée par de jeunes Brahmanes (caste des prêtres et autres religieux, la plus haute). Pendant plus d’une heure, une fois la nuit tombée, les religieux dansent et récitent des louanges au son des cloches et en présentant diverses offrandes. Les couleurs et les lumières sont bien jolies mais le « spectacle » semble un peu répétitif pour les non-initiés. Au retour vers la guesthouse, on apprend qu’une fête musulmane va se dérouler juste en bas de notre terrasse. Les musulmans célèbrent quelque chose (on a pas bien compris quoi…) en allumant des feux énormes au milieu de la rue et une fois les braises répandues, certains marchent dessus pieds nus. La rue est littéralement bondée et les gens chantent, crient, rigolent, bref c’est la fête !
Le lendemain, réveil aux aurores pour assister au lever du soleil sur le Gange. On assiste aux ablutions matinales des centaines voire milliers d’Indiens venant se purifier avec l’eau du Gange. En plus de s’immerger complètement et de se savonner dedans, ils la boivent sans se soucier de sa qualité. Tradition vieille de plusieurs millénaires et qui d’après eux n’a jamais rendu malade qui que ce soit. En tout cas, vue la gueule de la flotte et sachant ce qu’ils mettent dedans (cf début du post…), je pense que nos estomacs d’occidentaux tiendraient pas le coup. Après une bonne sieste, on se rendra à différents temples avant de se régaler d’un délicieux lassi (yaourt local) dans le Chowk. Le soir venu, on assistera à un concert de musique et danse traditionnelles indiennes.
Pour notre dernier jour, on s’éloigne un peu du centre pour visiter encore des temples dont le Durga Temple, un des plus anciens de la ville. Plus au sud encore, on rejoindra l’université de Varanasi, une des plus grandes d’Asie, dont le campus s’étale sur plusieurs hectares. On a cherché le bâtiment des cours de français mais pour être honnête, on s’est un peu perdu dans cette véritable ville dans la ville !
L’après-midi, il sera temps pour nous de faire nos sacs et de rejoindre la gare pour notre première expérience de train direction Agra. La gare est encore une fois bondée et assez bruyante ; les vaches, les rats et les singes se promènent librement sur les quais et les voies pendant que chacun attend son train. Ne voulant pas nous retrouver qu’avec des touristes, on choisit une classe populaire de couchettes et notre voyage se déroulera sans encombre jusqu’à Agra. On peut même affirmer qu’on a bien dormi malgré les pauses fréquentes et les allers et venues incessants dans le wagon. On rencontrera Mathieu et Celeste (un Lyonnais et une Argentine) pendant ce trajet, qui partageront avec nous la journée visite à Agra.
Notre train arrive vers dix heures à Agra Fort, soit avec un retard de quatre heures bien qu’il soit parti à l’heure. On laisse nos sacs à la consigne de la gare. On esquive les rickshaws qui veulent à tout prix nous emmener au Taj Mahal mais on a étudié la carte dans le train et on sait que ce n’est pas loin donc on part à pied. On contourne le fort et on arrive aux abords du mausolée construit par Shah Jahan, un empereur Moghol musulman qui l’a fait bâtir pour abriter la dépouille de sa femme. La construction aurait duré 22 ans et la légende dit que Shah Jahan aurait fait assassiner la femme de l’architecte choisi pour qu’il puisse réaliser un chef d’œuvre à la hauteur de l’amour de l’empereur pour son épouse. On dit aussi que les mains des 20.000 ouvriers auraient été coupées à la fin du chantier pour éviter qu’ils ne reproduisent le monument. Un peu mégalo le Shah Jahan, mais ce n’est pas tout ! Il aurait entrepris la construction d’un mausolée symétrique en marbre noir de l’autre côté du fleuve pour lui. Son fils, Aurangzeb, ne voulant pas le laisser dilapider sa fortune ainsi le fit emprisonner pendant sept ans et il repose maintenant dans le Taj Mahal aux côtés de sa femme. Voilà pour le côté légendes et histoires fantastiques.
Toujours est il que c’est très astucieusement construit et l’impression que l’on a quand on passe la porte qui nous le tenait caché presque jusqu’au bout est saisissante. Les parois blanches sont richement décorées, les formes des coupoles sont majestueuses, le marbre est taillé très finement… La symétrie de l’ensemble est aussi frappante. Les deux mosquées de part et d’autre, dont l’une est inutilisée car pas orientée en direction de la Mecque, les colonnes, les portes, les bassins, tout est parfaitement symétrique au Taj Mahal.
On l’admire sous toutes les coutures, ne prend pas de photo de Gwenn Ha Du car c’est trop cliché (et on l’a oublié à la consigne à l’entrée du site !), puis on retourne sur nos pas pour visiter le Fort Rouge.
Ce fort en grès rouge est le palais des empereurs Moghols. Il y a deux mosquées dedans, on voit le Taj Mahal depuis une des terrasses et des jolis jardins le parsèment. On fait un tour dans les différentes´ailes puis on se pose regarder les singes se balader partout, des façades aux arbres, et faire leur numéro devant nous.
Le jour tombe vers dix-huit heures et on repart vers la gare prendre un deuxième train de nuit vers Bundi. Suite au prochain épisode…
Des images époustouflantes !!! Merci.
Pas trop épicé, les plats ?
Un ami qu’on a hébergé récemment, et qui revenait d’Inde, ajoutait tabasco et moutarde dans tout à son retour en France. « C’était fade », il parait…
Dead baaaadies !
exactement ce que je pensais!!
Big up Alix !
Le sadhu ressemble à Kikou,avec de la farine. Bisous
Ca saute aux yeux maintenant que tu le dis !